L’obsolescence programmée de nos sentiments, Zidrou & Aimée de Jongh. Éditions Dargaud, juin 2018, 144 pages.

C’est l’histoire d’Ulysse et Méditerranée … avec des prénoms pareils, ils étaient destinés à se rencontrer. Mais leur histoire n’est pas de celle que l’on conte d’habitude. Non, parce que voyez-vous, Ulysse a 59 ans et Méditerranée 62. On ne va quand même pas parler d’amour à cet âge-là, non?!

 Et pourtant, c’est le pari réussi de l’auteur et l’illustratrice avec cette BD. Une belle réussite. Cet ouvrage nous fait osciller entre rêves et réalité, entre le désir et la concrétisation de ce dernier. Les illustrations sont tout particulièrement splendides. Il ne s’agit pas, ici, de montrer une vision édulcorée du poids de l’âge sur le corps, comme le font tant de médias. Le corps est représenté, tel qu’il est réellement, avec sa beauté et ses défauts, si l’on peut appeler les traces de l’âge un défaut.

Mais cette BD parle aussi, et surtout, d’amour, de celui qui nous surprend, que l’on n’attend plus, pour lequel tant de personnes désespèrent.

Une très belle rencontre donc, entre L’obsolescence programmée des sentiments et moi.

 

Résumé éditeur

Lui, il s’appelle Ulysse. Il est veuf depuis plusieurs années et lorsqu’il perd son travail de déménageur, à 59 ans, une grande solitude s’empare de lui. Impossible même de s’entourer de ses enfants : sa fille est morte dans un accident à l’âge de 16 ans et son fils est très pris par son travail. Elle, c’est Mme Solenza. Méditerranée de son prénom, 62 ans au compteur. Ancien modèle (elle a fait la couverture de Lui dans sa jeunesse !), elle ne s’est jamais mariée et tient la fromagerie de sa mère qui vient de décéder après une longue maladie. Si leurs jours s’écoulent tristement et leurs occupations ne suffisent pas à masquer l’isolement qui est le leur, c’était sans compter un miracle émotionnel. Car entre cette femme et cet homme va se tisser une histoire d’amour d’autant plus belle qu’elle est tardive, et merveilleusement porteuse d’avenir…

Extrait

« Le corps se résigne plus vite que l’âme. Le temps le ride, l’injurie, l’humilie… le varice, le ménopause… l’essouffle, le caricature… Il fait avec, le corps, beau joueur. L’esprit, lui, est mauvais perdant. Il met du temps à souffler le même nombre de bougies que le corps. Il ne conçoit que par à-coups… par révélations douloureuses…par effrois successifs. »

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« Combien de fois leur répéter qu’on profite de la vie, qu’on prend enfin du bon temps ? Ne pas leur dire, surtout, qu’en fait, c’est le temps qui vous prend petit à petit comme la marée, cruelle, ronge la falaise. »

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