En attendant la neige, Christine Desrousseaux. Editions Calmann-Lévy, 288 pages. parution: 2 janvier 2019.

C’est avec beaucoup de tristesse que j’avoue ne pas avoir accroché avec ma lecture. J’ai terminé le roman, parce que les mots sont beaux et Christine Desrousseaux les manie magnifiquement bien. Néanmoins, je suis totalement passée à côté de ce roman. Et voici pourquoi…

En attendant la neige

Crédit Photo: @Mooncatchereads

Le roman commence pourtant bien, j’ai tout de suite été happée par la vie de Vera, tout de suite entendu la détresse dans laquelle elle se trouvait. Cette détresse, Christine Desrousseaux en parle bien, si bien.

Dès les premières pages, l’autrice nous fait vivre le terrible accident de voiture dont Vera est responsable et qui a coûté la vie à sa mère. Deux pages seulement. Mais deux pages qui conditionnent tout un roman.

Parce que le point de départ, c’est cette horrible perte, brutale, effroyable. De celles dont on ne se remet jamais. Vera en sait quelque chose. Depuis l’accident, elle se nourrit de médicaments en tous genres: antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères. Et malgré plusieurs séances de kinésithérapie, Vera ne retrouvera certainement pas l’usage complet de sa jambe. Comme un rappel constant de ce terrible accident, de ces quelques secondes d’inattention.

Afin d’échapper à ses démons et essayer de se sevrer de tous ces médicaments, Vera décide de partir, sur un coup de tête, dans le Jura. Elle se retrouve dans une cabane en montagne, isolée de tout. Une chose à faire: attendre la neige, qui, immanquablement, la privera de sa liberté de mouvement. C’est donc dans cet endroit perdu, dans la neige, que Vera essaye de se libérer de sa culpabilité.

« Hier, quand j’ai poussé la porte du chalet, j’ai eu immédiatement l’impression d’être arrivée dans un lieu qui m’attendait. Un lieu possible en tous cas. Un lieu vivable. »

Ce que j’ai aimé par dessus tout, c’est la poésie de Christine Desrousseaux. La façon dont elle décrit les paysages, la neige, la pluie… Lisez-moi ça:

« La pluie ne faiblit pas. Elle fouette la carrosserie, elle cingle le pare-brise, le frappe de milliers de petits poings coléreux, elle noie le paysage plat et boueux, la voiture navigue, phares allumés, engin amphibie au cœur des profondeurs liquides. »

Malheureusement, mis à part cette plume magnifique, comme je vous le disais, je suis complètement passée à côté du roman.

Passée à côté, oui! Mais pourquoi?

L’histoire, tout simplement. Pourtant, les premières pages m’ont ravies, j’ai trouvé le début très prometteur. Le sentiment de culpabilité de Vera est amené avec beaucoup de douceur, une certaine réserve.

Et puis, petit à petit, on s’éloigne du sujet de départ. J’ai eu l’impression d’être trimbalée au rythme des allers et retours de Vera chez son voisin; ou encore au bar du village … Trimbalée, mais laissée de côté.

L’impression que Vera est reléguée au second plan. Tout à coût, il ne s’agit plus d’elle; mais plutôt de son étrange voisin à la recherche de sa sœur. Pas vraiment de la littérature blanche, pas vraiment de la littérature noire non plus.

Bref, malgré les qualités d’écriture incontestables de l’autrice, je n’ai pas réussi à me laisser porter par l’histoire… Dommage.

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