L’envol, Alia Cardyn. Éditions Charleston, 12 février 2019, 336 pages.
La légende de Black:
"Avant, il n'y avait rien. Aujourd'hui, il y a tout. Nous avons tout. Et ce tout contient une liberté infinie. De rester ici ou de partir. De naître, de grandir, de mourir. De marcher longtemps, de s'arrêter, de pleurer, de crier, de rire aussi. Si avec le temps votre être s'est figé, le 27 juillet vous offre une opportunité. Celle de naître à nouveau."
Certaines personnes ne savent pas aimer. Ce n’est pas leur faute, c’est comme si le gène de l’amour faisait défaut. Pas entièrement, non, parce qu’ils aiment, ils sont incapables de le montrer. C’est terrible que d’essayer, en vain, de recevoir de l’amour de la part d’une personne qui n’est aucunement en mesure d’exprimer ce sentiment.
Théa a six ans quand sa mère décède et elle est désormais seule avec son père, un père incapable de montrer le moindre signe d’affection. Alors Théa se construit tant bien que mal, cherchant l’amour auprès des autres: figures parentales, amis, compagnon. Heureusement, la gouvernante de son père est là, prête à lui prêter son épaule pour pleurer, ses bras pour être dorlotée.
A Black, petite ville dans laquelle vit Théa, tous les 27 juillet, il y a une grande fête pour célébrer la légende de la bourgade. De 27 juillet en 27 juillet et au travers des lettres laissées par la mère de Théa à sa fille, le lecteur retrace l’enfance et l’adolescence de Théa et sa décision de prendre son dernier envol.
L’histoire d’Alia Cardyn, c’est une histoire de manque d’amour. Ou devrais-je dire: de manque d’expression de l’amour. Que faire quand celui que l’on aime ne fait aucun geste, ne prononce aucune parole? Comment se trouver à sa place, quand ceux qui devraient nous montrer comment aimer, en sont justement incapables?
Au travers de l’envol, Alia Cardyn explore, avec une infinie douceur et une grande justesse, le désamour et ses conséquences mais également la quête d’amour et l’immense joie et plénitude que l’on peut ressentir, lorsqu’on l’a trouvé.
Un beau roman qui soulève d’importantes questions. A lire.