Ciao Bella, Serena Giuliano. Publié chez Cherche-Midi, 14 mars 2019, 192 pages.
Il y a des romans qui me touchent énormément, car profondément humains. Celui de Serena Giuliano en fait partie. Mais peut-être ne suis-je pas tout à fait objective, tant le personnage d’Anna m’a semblé familier. Je me suis, tant de fois, surprise, à la lecture de ce roman, à me dire qu’Anna et moi, on se ressemblait assez, finalement.
Serena Giuliano raconte la vie, tout simplement. Et c’est tellement beau et plein d’espoir et plein d’amour et plein d’amitié et plein de plein d’autres choses! Anna n’a rien d’une héroïne et pourtant, elle l’est. Tous les Batman, Superman, Catwoman, etc… n’ont qu’à bien se tenir! Parce que, finalement, n’est-on pas un héros à partir du moment où l’on décide de faire face à ses propres peurs, à ses propres démons ?
“Ciao Bella”, c’est aussi l’histoire d’une fratrie arrachée à son pays natal et de ce besoin permanent, viscéral, d’y retourner. L’appel des glaces italiennes, des mammas étouffantes parce qu’aimantes, des repas de famille pendant lesquels on mange comme quatre. Ce sentiment, si intense, que de savoir que l’on rentre à la maison. At home. Camille le dit dans une de ses chansons: « home is where it hurts ». C’est ça, pour Anna: son pays, son village, ses repères … et ses blessures. Comme tout un chacun.
Peut-on tout pardonner ? Peut-on se construire sur des bases solides, lorsque l’on évolue avec le poids des blessures de notre enfance ? Comment aller de l’avant lorsque nos traumatismes prennent le dessus ? Ce sont toutes ces questions, que Serena soulève, dans ce premier roman.
Serena Giuliano évoque tant de sujets délicats, difficiles, voire douloureux. Mais toujours avec un humour incroyable et de l’autodérision à foison. Vous passerez du rire aux larmes, face à ce récit profondément humain. Un peu comme dans les romans de Virginie Grimaldi… pas étonnant que ces deux femmes-là soient amies, non ?
D’ailleurs, parlons-en, de la place de l’amitié, dans ce roman. Présente en filigrane, de la première à la dernière page. Une bonne psy et des amis, serait-ce cela le secret du bonheur? En tous cas, ils semblent y contribuer largement, pour Anna.
Un premier roman touchant, plein d’humour et de réflexions sur le sens de la vie, nos peurs, nos espoirs et nos craintes.
Résumé éditeur:
Anna a peur – de la foule, du bruit, de rouler sur l’autoroute, ou encore des pommes de terre qui ont germé… Et elle est enceinte de son deuxième enfant. Pour affronter cette nouvelle grossesse, elle décide d’aller voir une psy.
Au fil des séances, Anna livre avec beaucoup d’humour des morceaux de vie. L’occasion, aussi, pour elle, de replonger dans le pays de son enfance, l’Italie, auquel elle a été arrachée petite ainsi qu’à sa nonna chérie. C’est toute son histoire familiale qui se réécrit alors sous nos yeux…
A quel point l’enfance détermine-t-elle une vie d’adulte ? Peut-on pardonner l’impardonnable ? Comment dépasser ses peurs pour avancer vers un avenir meilleur ?
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