Ma chérie, Laurence Peyrin. Éditions Calmann-Lévy, 13 mars 2019, 322 pages.
Une fresque romanesque dans le sud des États-Unis des années 60, des personnages touchants et attachants, loin des stéréotypes. Le tout servi par une écriture douce et subtile. C’est le dernier roman de Laurence Peyrin, lauréate de L’été en poche, du Grand Prix des Blogueurs Littéraires.

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Elle s’appelle Gloria, mais tout le monde la prénomme « Ma Chérie ». Elle est belle, si belle qu’elle a été Miss Floride en 1952. Aujourd’hui, 11 ans après cette consécration, « Ma Chérie » est la maitresse d’un homme qui ne quittera jamais sa femme. Mais elle est surtout la maitresse d’un homme qui vient d’être arrêté pour escroquerie. Un gros poisson, apparemment.
Du jour au lendemain, Ma chérie se retrouve sans rien. Celles qu’elles considéraient comme ses amies lui tournent soudainement le dos. Délaissée par tous, elle n’a d’autre choix que d’abandonner cocktails, soirées mondaines, bâtisses luxueuses et train-de-vie sur le trottoir.
Et voilà que Gloria s’en va. Il faut qu’elle retourne chez ses parents. Pour cacher la honte, se faire oublier… Dans l’autocar qui la ramène chez elle, elle accepte qu’un homme s’assoit à côté d’elle… Nous sommes en 1963, dans le sud des États-Unis, et Marcus, l’homme en question, est noir comme l’ébène.
C’est un parcours initiatique qui commence alors pour Gloria. Elle va découvrir la vraie vie, loin des projecteurs et des artifices de Miami. Elle va grandir, apprendre l’indépendance, se construire ses propres idéaux. Ma chérie va, peu à peu, découvrir que la vie peut avoir un tout autre sens que celui de la course perpétuelle à l’argent et aux gros contrats.
C’est romanesque à souhait, sans tomber dans les stéréotypes que l’on peut facilement retrouver lorsque l’on aborde les relations entre Noirs et Blancs, dans cette période de l’Histoire américaine. Le tout est porté par une écriture fluide et poétique, les mots charment le lecteur et font de la musique. Laurence Peyrin a un style bien à elle, que j’ai adoré savourer.