A l’occasion de la célébration du 90e anniversaire d’Anne Frank, Calmann-Lévy a rééditer son journal, en mai 2019.
Elle aurait eu 90 ans aujourd’hui. Le 12 juin 2019. Anne Frank. Elle n’avait que 15 ans, lorsqu’elle est décédée. 15 ans. Un âge où on a la vie devant soi. L’âge de tous les possibles.
Et pourtant. Anne, elle, et comme tant d’autres, n’aura pas eu le temps de profiter de l’insouciance de la jeunesse. Parce qu’Anne vit en Allemagne et qu’elle est juive. Parce qu’Anne, à l’âge de 4 ans, fuit son pays natal avec ses parents, pour aller se réfugier à Amsterdam.
Le jour de ses treize ans, elle reçoit Kitty, en cadeau. Son premier journal intime. Dès lors, elle ne s’en séparera plus, jusqu’au moment fatidique où elle sera arrêtée avec sa famille, le 4 août 1944.
Lire Anne Frank, c’est lire le récit intime d’une adolescente à la plume magnifique, malgré son jeune âge. Se plonger dans ses états d’âmes, ses questionnements, ses peurs, ses angoisses, ses disputes et ses réconciliations. Et lire Anne Frank, c’est aussi se plonger dans l’histoire de la Shoah, au travers des yeux de cette adolescente. Le rationnement, le manque. Le manque de tout. De liberté, d’amour, de grand air, d’amitié, de paix.
Ce journal, je l’avais découvert lorsque j’étais au collège. Le relire à l’âge adulte, c’est accéder à toutes ces choses qui m’avaient échappées étant plus jeune. Entrapercevoir l’horreur, l’angoisse permanente. Et toujours ce manque, de tout. L’importance de se cacher, tout le temps. Ne surtout pas faire de bruit. Ne pouvoir utiliser les toilettes qu’à heures fixes ou encore ouvrir la fenêtre. Le risque est trop grand. Celui d’être découvert, attrapé, emmené de force vers des lieux dont les noms résonnent en nous comme l’enfer sur terre : Auschwitz, Birkenau, Bergen-Belsen…
« Et tout cela, pour la seule raison qu’ils sont juifs. »
Aujourd’hui, Anne Frank aurait 90 ans. Et plus que jamais, à la lumière des récents événements politiques, nous nous devons de perpétuer ce devoir de mémoire.