La mer à l’envers, Marie Darrieussecq. Éditions POL, 22 août 2019, 256 pages.

Lors d’une croisière, Rose rencontre Younès. Migrant fuyant son pays dans l’espoir d’une vie meilleure en Angleterre.

Les quarante premières pages de ce roman sont incroyables et m’ont laissé pantoise : l’autrice arrive, avec pudeur, à dépeindre le contraste saisissant entre le quotidien de ces migrants, rescapés de justesse en pleine mer, et ces vacanciers en croisière. Le sentiment de malaise s’installe, doucement, et prend de plus en plus de place.

Puis, Rose rentre à Paris. Et à partir de là, j’ai perdu tout intérêt pour cette lecture. Qu’on se le dise, j’entends bien, au travers de ce récit, la question sous-jacente de Marie Darrieussecq : Et vous, seriez-vous prêt à aider un migrant dans le besoin ? A lui offrir un endroit où dormir, de l’argent pour traverser la manche ? J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la façon dont elle amène le lecteur à réfléchir à ces questions : toujours dans la nuance et exemptée de tout préjugé.

Sur le papier, ce roman avait tout pour me plaire et j’ai apprécié la plume de l’autrice. Mais, pour être tout à fait honnête, je me suis ennuyée. Véritablement. Je n’ai pas ressenti de connexion avec Rose ou Younès, pas d’émoi par rapport à la situation. Je suis restée de marbre, complètement.

J’ai aimé les thèmes « secondaires » abordés au travers de cette histoire, tels que la vie de couple, l’alcoolisme, la vie de famille, la gestion des enfants… Marie Darrieussecq dit beaucoup en peu de mots. Et j’ai adoré David Bowie en trame de fond, pour illustrer le quotidien de ces deux âmes « we could be heroes, just for one day ».

 

 

Seulement voilà, je lis avec mes yeux, avec ma tête, mais avant tout avec mon cœur. Pour apprécier une lecture, j’ai besoin de ressentir des émotions, d’investir, en quelques sortes, les personnages et le roman. Je n’ai jamais réussi à investir La mer à l’envers, je l’ai lu sans émotion, en mode « robot », si je puis dire.

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