
Frangines, Adèle Bréau. Éditions JC Lattès, juin 2020, 350 pages.
Ah ! La famille ! On l’aime, on la déteste. On aime la détester. On déteste l’aimer. Elle laisse rarement indifférent. A la fois véritable béquille du quotidien, elle peut également être celle qui empêche d’avancer, de s’épanouir – même inconsciemment. Parce que, l’amour, parfois, on le donne mal, ou pas de la bonne façon.
Pour son cinquième roman, Adèle Bréau nous emmène à Saint-Rémy-de-Provence et plus particulièrement à La Garrigue, demeure familiale acquise par leurs parents il y a plusieurs décennies. Cet été, pour la première fois depuis le drame de l’été précédent, Mathilde, Violette et Louise seront à nouveau réunies dans la propriété.
Nous voilà donc embarqué dans le quotidien de ces trois sœurs et de leur mère, Jeanne. Évidemment, il y a les broutilles qui énervent, les habitudes qui amusent et la jalousie qui flotte dans l’air. Et puis, il y a les sujets brûlants, délicats, douloureux que l’on ose aborder que lorsque la coupe est pleine … et là, c’est l’esclandre, les mots dépassent la pensée. Bref, c’est la famille, quoi. Un perpétuel chassé-croisé de « je t’aime. Moi non plus ! »
Le roman d’Adèle Bréau est beau, parce qu’il relate ces moments où l’on se retrouve. Ces moments où nous sommes tiraillés entre la joie de nous revoir, et l’exaspération face à certains comportements de nos proches.
J’ai beaucoup aimé la façon dont elle arrive à détailler les relations familiales et toutes ces émotions contradictoires auxquelles chacun doit faire face. C’est drôle, sans être cliché. Et ça sent bon la saison estivale et le bonheur, malgré tout.
Frangines, c’est les vacances d’été. De celles empreintes d’amour, d’émotion et de sensibilité. De celles dont on se souviendra longtemps, qui nous font dire, fièrement, « c’est ma famille, ils sont timbrés, ils m’énervent, mais putain, comme je les aime ! »
Bref, c’est un roman parfait pour l’été.
Résumé éditeur
Mathilde, Violette et Louise sont soeurs. Depuis l’enfance, elles vivent leurs plus belles heures à La Garrigue, une bâtisse que leurs parents ont achetée autrefois à Saint-Rémy-de-Provence.Tout les oppose et pourtant rien ne peut séparer Mathilde, éblouissante et dominatrice, Violette, qui a grandi dans l’ombre de son aînée, et Louise, la benjamine, née des années plus tard.Cet été, les frangines se réunissent dans la demeure familiale pour la première fois depuis le drame de l’année précédente.Entre petites exaspérations et révélations inattendues, ces retrouvailles vont bouleverser à jamais leur vie. Car les murs de La Garrigue, gardiens des secrets de trois générations, ne les protégeront peut-être plus.Avec délicatesse et humour, Adèle Bréau nous plonge dans une histoire de famille qui pourrait être la nôtre et nous fait passer du rire aux larmes.
Extrait
« Et puis il les avaient laissées là à leur désarroi pour retourner vers des causes plus honorables, avec cette injonction de faire mousser la bonne humeur comme seul pansement sur le cercueil de leur enfance. »
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« Elle ne l’avouera jamais. Non, devant les autres, elle abonde toujours dans le sens de son mari. Pas par soumission, mais parce qu’on attend d’elle qu’elle choisisse la raison, la modernité, le confort avant les sentiments. La nostalgie, la sensibilité, c’est le créneau de Louise, voire de Violette. Pas le sien. »
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