
Contagion, Lawrence Wright. Éditions Cherche-midi, mars 2020, 464 pages.
Lawrence Wright a dit de ce texte qu’il l’avait écrit comme un avertissement ; pourtant force est de constater que quelques mois à peine après sa sortie en VO, son récit prend des airs de roman d’anticipation.
Tout commence en Asie, lorsqu’une cinquantaine de personnes, enfermées dans un camp de fortune, succombe à une mystérieuse fièvre. Rapidement, Henry Parsons – brillant épidémiologiste – est envoyé sur le terrain et découvre un virus dont le niveau de contagion atteint des sommets. En l’espace de quelques semaines, le virus se propage dans le monde entier, entrainant dans son sillon l’effondrement de toutes les institutions telles que nous les connaissons aujourd’hui…
Au-delà de l’histoire – que j’aurai trouvée complètement ahurissante sans notre contexte sanitaire actuelle – ce roman est un véritable plongeon dans le monde scientifique, et plus particulièrement dans le mode de fonctionnement des virus, que nous offre l’auteur. Il décrit avec brio la course scientifique qui se met en place, face à l’émergence d’un virus jusqu’alors inconnu, ainsi que la recherche pour trouver un vaccin… non sans oublier de mentionner les enjeux politiques et financiers que cela représente.
Si, au départ, j’étais frileuse quant à la lecture de ce polar quasiment prophétique, j’ai passé un agréable moment de lecture, notamment parce qu’au fil des pages, l’auteur ne décrit que très peu l’hécatombe humaine que l’émergence du virus amène, mais se concentre plutôt sur l’histoire des épidémies et des virus, offrant ainsi une dimension presque ludique à son roman.
Résumé éditeur
En Asie, 47 personnes succombent à une fièvre mystérieuse. Envoyé sur place par l’OMS, Henry Parsons, épidémiologiste de renom, découvre à quel point le virus est contagieux. Lorsqu’il apprend qu’un homme contaminé est en route vers La Mecque, où des millions de musulmans vont être rassemblés pour le pèlerinage annuel, c’est le début d’une course contre la montre pour enrayer l’épidémie. Mais, en quelques semaines seulement, le monde entier est touché et sombre dans une crise sans précédent. La maladie se propage, mettant à mal les institutions scientifiques, religieuses et politiques, et décimant une partie de la population. Trouvera-t-on la solution à temps ?
Électrisant, hallucinant et, en un sens, historique, ce thriller hors norme, qui rappelle les meilleurs ouvrages de Michael Crichton, nous propose une expérience peu commune. Conçu comme un roman d’anticipation, il a cessé d’en être un au moment même de sa parution, prenant ainsi une étrange allure prophétique. En plus d’une intrigue d’une efficacité et d’un réalisme saisissants, Lawrence Wright, prix Pulitzer, nous offre ici une exploration fascinante des épidémies, de leur histoire et de leur prévention.
Extrait
« D’après leurs calculs, plus de huit cent millions de virus se déposaient chaque jour sur le moindre carré de la surface terrestre. La plupart d’entre eux s’attaquaient uniquement aux bactéries, et non aux humains. On estimait le nombre total de virus sur la planète cent millions de fois supérieur au nombre d’étoiles dans l’univers. »
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«Peu importait à quel point on faisait attention en les manipulant, les virus échappaient parfois au confinement du laboratoire. Même au CDC, l’un des labos les lus surveillés du monde, quatre-vingt-quatre scientifiques – dont Henry – avaient été exposés à une souche vivante du bacille du charbon, supposément rendue inactive. La variole s’était échappée de laboratoires anglais à plusieurs reprises, causant la mort de quatre-vingts personnes au total. La négligence représentait une menace sous-estimée envers la civilisation. »
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